Baptêmes "bancals" sans la Confirmation ?

Édito du 21 mai 2015

Baptêmes « bancals »

sans la Confirmation ?

 

 

 

Baptêmes « bancals »… ? L’expression n’est pas très théologique, j’en conviens ! Mais comment dire que le baptême reste inachevé, bancal, sans la confirmation ? Comment dire à de très nombreux baptisés non confirmés qui nous disent « on ne nous l’a pas proposé », « ça n’était pas le bon moment », ou encore « maintenant je suis trop vieux » que l’Esprit Saint les attend à n’importe quelle heure de leur vie, pour les affermir dans la foi au Christ aussi fragile soit-elle, pour les affermir dans leur mission de baptisés, aussi difficile soit-elle.

 

Il nous faut rabâcher les actions pas banales de l’Esprit Saint : il nous fait naître à la foi par le Baptême ; il nous fait grandir dans la foi par la Confirmation ; il nourrit ceux qu’il a fait naître et grandir par l’Eucharistie.

 

Naître, grandir et nourrir sont les étapes nécessaires de notre vie spirituelle comme elles le sont tout simplement pour notre vie d’hommes et de femmes. Beaucoup de baptisés sont nés à la foi, du moins leurs parents l’ont voulu, mais ils sont passés à côté de la chance de la faire grandir grâce au sacrement de la confirmation, et passent trop souvent à côté de la grâce de l’Eucharistie afin qu’elle nourrisse ce qui est né et qui a grandi.

 

 

Faut-il rappeler les six directives que nous nous sommes données il y a à peine trois ans :

 

  • APPELER A LA CONFIRMATION chaque année ! En donnant le sens de ce sacrement à de multiples occasions pastorales.

 

  • TRAITER AVEC SOUPLESSE LES CONDITIONS D’AGE POUR RECEVOIR LA CONFIRMATION ; on aura tout intérêt à relire les directives diocésaines pour voir qu’il y a bien des exceptions à la règle commune pour quelques enfants et de nombreuses personnes handicapées.

 

  • REDUIRE LA LONGUEUR DE LA PREPARATION : elle peut très bien se faire sur une seule année.

 

  • SOIGNER CETTE PREPARATION en donnant aux confirmands la joie de rencontrer de vrais témoins baptisés-confirmés heureux de l’être ; en leur donnant la grâce d’aller aux lieux sources : un monastère, Lisieux, Lourdes, Taizé, etc… ; en leur donnant la chance de vivre les temps forts proposés par la Pastorale des Jeunes : je pense en particulier aux Journées Mondiales de la Jeunesse, aux Journées Diocésaines des Collèges, aux rencontres à Lisieux des enfants de classes primaires : ces rencontres rendent humblement fiers « d’être catho », et par les temps qui courent, il y a bien besoin de cette chance !

 

  • VALORISER LES CELEBRATIONS qui rassemblent les confirmands de tous âges, au moins une fois l’an en chacun de nos douze doyennés.

 

  • DONNER SUITE A LA CONFIRMATION parce qu’  « un chrétien isolé est un chrétien en danger » mais qu’ensemble, les amis de Jésus trouvent la force de « rester des poissons vivants » : vous vous rappelez du fameux proverbe chinois que j’aime citer : « il n’y a que les poissons morts qui vont toujours dans le sens du courant ! ». Il faut savoir compter sur la force de l’Esprit pour oser aller à contre courant des modes et des majorités, pour oser dans le temps d’aujourd’hui la vie selon l’Evangile.

 

 

 

 

 

 

+ François Garnier

Archevêque de Cambrai

 

 

 

 

 

 

 

Article publié par Cathocambrai • Publié le Dimanche 24 mai 2015 • 2656 visites

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