"Quand on voit ce que les soeurs font,

 

"Quand on voit ce que les sœurs font,
on peut croire ce que les pères disent…"
 
 
 
Elles arrivent !
 
On me dit tellement souvent qu'elles ne peuvent plus rester, qu'elles doivent partir du côté des maisons de retraite ! Et là, elles arrivent !
 
Où ? A Marcoing, en Cambrésis.
 
Qui ? Trois religieuses apostoliques.
 
De quelle congrégation ? De deux congrégations différentes qui se sont mises ensemble pour répondre à l'appel de l'Église.
 
Pour quelle mission ? Elles la disent simplement : "Faire route avec les hommes et les femmes de ce doyenné", "Etre le puits où l'on puisse écouter et se ressourcer", "Faire communauté avec tous et travailler à ce qu'eux aussi fassent communauté".
 
Bienvenue, chères sœurs qui venez à Marcoing ! Et bienvenue à vous toutes, sœurs présentes dans notre diocèse ! Contemplatives ici, apostoliques là, toutes précieuses aussi fragiles qu'elles puissent se croire.
 
Mais pourquoi "précieuses" ? La réponse m'a été donnée en deux phrases par des femmes toutes simples de quartiers populaires :
 
La première, inoubliable, entendue lors d'une visite pastorale : "Elles, elles sont nos sœurs, et vous, vous êtes nos pères". Cette parole très juste dit à quel point nos sœurs sont perçues comme les femmes les plus proches à qui l'on peut tout dire et tout confier. Dans tous les lieux où une petite communauté de sœurs existe, il y a un petit bout de ciel sur la terre : là, les enfants viennent faire leur devoir "parce qu'il y a du silence pas comme à la maison"… Ici, les femmes viennent pour "vider leur sac"… Là on vient "prier simplement". Ici, on vient tout simplement "papoter un peu". Et chacun a sa place, chacun reste unique. Merci chères sœurs : la charité du Christ vous traverse le plus souvent tout droit !
 
La seconde, inoubliable elle aussi : "Quand on voit ce que les sœurs font, on peut croire ce que les pères disent !" Passé l'agacement que cette parole provoque un peu en moi – il y a quand même des sœurs qui "disent" beaucoup et des pères qui "font" pas mal – je trouve cette réflexion très profonde : ce qui se fait en charité proche au nom du Christ l'emporte toujours sur la vérité que l'on peut dire sur lui aussi savante soit-elle. Il est évident que la charité simple de Jésus tissée par les sœurs qui vivent au milieu des gens au jour le jour dans les quartiers les plus humbles parlent plus que tous les discours des pères forcément plus lointains qu'elles ! Là encore, merci mes sœurs. On parle dans le Nord des "diseux" et des "faiseux" : on doit vraiment prier les uns pour les autres pour que nous soyons tous d'abord des "faiseux de Dieu" et quand même le plus possible de bons "diseux du Christ".
 
 
 
 
François Garnier
Archevêque de Cambrai
 

Article publié par Cathocambrai • Publié le Samedi 15 décembre 2012 • 2455 visites

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