"Personne n'est trop pauvre ...

pour n'avoir rien à partager" continuer "Diaconia-Lourdes 2013" Edito du 23 mai 2013

"Personne n'est trop pauvre pour n'avoir rien à partager"

continuer " Diaconia-Lourdes 2013"

 

"Personne n'est trop pauvre pour n'avoir rien à partager. La fraternité n'est pas une option, c'est une nécessité. Nous en avons fait l'expérience forte et joyeuse à 12000, lors du rassemblement Diaconia, de toutes origines et de toutes conditions, représentant des centaines de milliers de chrétiens engagés au service de leurs frères.

A la lecture de l'Évangile, à la suite du Christ serviteur, tous ont appris à écouter la voix des pauvres de notre temps. Chacun a été entendu dans sa singularité : ceux qui souffrent, malades, handicapés, personnes seules ou abandonnées, sans domicile ou mal logées, chômeurs ou précaires, divorcés, remariés ou non, salariés en souffrance ou menacés dans leur emploi, jeunes sans perspectives d'avenir, retraités à très faibles ressources, locataires menacés d'expulsion, tous ont pris la parole. Leurs mots, leurs colères sont aussi dénonciation d'une société injuste qui ne reconnaît pas la place de chacun. Ils sont une provocation au changement. Il est temps de sortir de nos zones de confort. Comme le dit le Pape François, il est temps d'aller aux périphéries de l'Église et de la société…"

 

C'est le début du message final de "Diaconia 2013 – Servons la fraternité." Relisons-le avec attention : il n'est pas si facile de vivre vraiment  la fraternité avec ceux et celles qui ne nous ressemblent ni par la couleur de leur peau, ni par leur religion, ni par le milieu social. La Parole de Dieu nous provoque là-dessus. Pour ne citer que quelques versets :

 

"Ce que tu as fait au plus petit d'entre mes frères, c'est à moi que tu l'as fait…"

(Mt 25,40)

"Si moi, le Seigneur et le maître, je vous ai lavé les pieds, c'est pour que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait…" (Jn 13,14)

"Quiconque hait son frère est un homicide…" (1 Jn 3,15)

"Si tu dis "J'aime Dieu" et que tu as de la haine contre ton frère, tu es un menteur…"

(1Jn 4, 20)

 

J'ai trois prières :

 

  1. La première rejoint celle du Pape François : Que notre Église soit l'Église pauvre où tous les pauvres se sentent chez eux.
  2. La seconde : Que chaque baptisé-confirmé, qu'il soit en paroisse, en mouvement, en aumônerie ou dans un service d'Église et quel que soit son âge, se demande avec ses proches quoi faire pour que les plus fragiles de notre société soient accueillis, écoutés, aimés et dans toute la mesure du possible servis.
  3. Et la troisième ? Que nos frères les plus fragiles qui ont vécu "Diaconia" deviennent fondateurs d'un grand nombre d'"équipes de partage" ou d'"équipes en quartiers populaires", peu importe les appellations. Ils savent comme il est plus facile de porter à plusieurs les paquets trop lourds de leur vie ! Ils savent la vérité du proverbe africain : "porte ton paquet jusqu'à tes genoux ; on t'aidera à le mettre sur ta tête". Ils savent que ça va déjà mieux lorsqu'on sort de la solitude et qu'avec d'autres on peut "vider son sac" ! Et souvent, ils savent comprendre mieux que nous l'Évangile !

 

François Garnier

Archevêque de Cambrai

 

 

Article publié par Cathocambrai • Publié le Mercredi 19 juin 2013 • 3944 visites

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