"Pour que la terre tourne moins mal..."

Édito du 17 mars

 

«  Pour que la terre tourne moins mal… »

Regardez bien cette image de la Trinité :  

 

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Elle vient d’Ethiopie ; on la trouve dans le musée d ‘Addis Abeba mais aussi dans de très nombreuses églises de cette terre en grande partie chrétienne. Pourquoi je l’aime ? Regardez-la bien: la peinture est naïve mais les trois personnes se ressemblent : elles ont le même âge; chacune d’elles nous bénit de la même manière; et puis surtout, les trois portent de la main gauche la Terre, notre Terre, ce globe où nous sommes et qui souffre : violences destructrices des bombardements, espaces de famine, déferlement de migrants, construction de murs soit disant protecteurs, écarts croissants jusqu’à l’indécence entre les salaires, quand il y en a… Cette belle Trinité n’a rien à voir avec nos images occidentales maladroites de Père barbu, de Fils douloureux et d’Esprit volatile.

 

Elle nous fait entrer dans le mystère de la Trinité, de ce Dieu unique qui se met en trois depuis toujours pour nous apprendre à faire de cette Terre pour tous, une Terre où chacun puisse vivre. Elle nous révèle ce Dieu qui nous a tout donné de sa passion créatrice pour que nous prenions soin de notre monde .Un monde à créer, un monde à sauver, un monde à sanctifier par lui, avec lui et en lui.

 

 

C’est devant cette image qu’il faut relire l’ouverture solennelle de la célèbre « Lettre aux Hébreux »

                                                                      à BIEN DES REPRISES

                                                              et de bien des manières,

 Dieu, dans le passé,

                               a parlé à nos pères par les prophètes ;

mais à la fin, en ces jours où nous sommes,

  il nous a parlé par son Fils…. (Heb 1,1- 2)

 

 

… par ses quatre évangiles, d’où la présence des quatre évangélistes aux quatre coins de l’image…

 

 

Je regarde la Trinité éthiopienne : notre Dieu unique en trois personnes ; elles continuent de faire tout ce qu’elles peuvent pour que notre Terre tourne moins mal grâce à elles, bien sûr, mais avec nous…

Ça n’est pas le moment de leur manquer!

 

                              

 

+ François Garnier

Archevêque de Cambrai

 

 

 

 

Article publié par Cathocambrai • Publié le Samedi 19 mars 2016 • 2124 visites

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