"Quatre échos de l'Assemblée Plénière à Lourdes"

Édito du 17 novembre 2016

« Quatre échos de l’Assemblée Plénière à Lourdes »

                                                    (3-9/11/2016)

 

Œ Nous avons, comme toujours, partagé les « questions d’actualité » : Impossible de ne pas évoquer le meurtre inqualifiable du père Hamel.

« Comment faites-vous pour ne pas tomber dans la haine ? » . C’est la question qu’un musulman à posée à l’archevêque de Rouen. Bonne question ! très bonne question ! Il faut puiser profond dans le cœur du Christ pour, avec lui, consentir à punir en justice celui qui tue, mais dans le même temps prier pour celui qui a tué. Il faut déraciner en soi, grâce à lui, toute trace de haine. Le Christ n’empêche pas la mort du meurtrier crucifié près de lui, mais il l’aime encore et lui ouvre un chemin de salut… C’est ce choix de sainteté qui l’écartèle en croix. Nous touchons là, au cœur de la foi.

 

v Les journaux ont parlé de la prière et du jeûne des évêques, à l’occasion de la journée de prière pour les victimes d’abus sexuels. Nous devions le faire. Je sais en quoi je n’ai pas su le faire comme j’aurais dû. Je ne suis pas à la veille d’oublier quelques paroles de victimes qui ont servi notre prière :

« Je croyais en avoir fini avec cela, mais non, ce que nous vivons est inscrit à jamais dans notre être, corps, âme, esprit. Ce témoignage a réveillé toute ma souffrance d’être déshonorée, salie, pourrie et dans la solitude, ce qui pourrait entraîner le désespoir».

« Comment les mêmes mains qui touchent le corps du Christ peuvent aussi toucher le corps d’un enfant ? ».

J’appelle à la vigilance tous ceux et celles qui sont en contact avec les jeunes.

 

w Nous avons partagé nos expériences variées pour éveiller les vocations au ministère de prêtres diocésains ; de ces prêtres attachés par l’incardination à un diocèse, à son histoire, à l’amour des « Chtis » ; de ces prêtres fantassins qui n’ont pas peur de la boue des « champs de bataille » dont parle souvent le pape François ; de ceux qui sont là, jusqu’aux limites du possible, au moment de nos joies et de nos épreuves les plus grandes.

De nombreuses familles et nos communautés ont prié devant l’icône du Bon Pasteur qui a circulé dans le diocèse l’an passé. Elle circule cette année dans les Institutions Catholiques d’Enseignement.

Encore une question : qui a donné, ne serait-ce qu’à un seul jeune, la lettre que je leur ai écrite et dont je voudrais qu’ils la reçoivent [1] de ceux et celles qui les connaissent ? J’y questionne sa liberté, une liberté qui ne peut grandir que si elle est questionnée ; elle lui demande simplement s’il n’a pas fermé ses oreilles à un appel précis du Seigneur.

 

x Enfin, nous avons cherché comment donner suite à l’Exhortation Apostolique « Amoris Laetitia » !

Elle ouvre un chemin possible pour les quelques divorcés remariés qui ont faim de pardon et d’eucharistie. Un chemin à vivre en conscience avec l’Église : Le pape donne aux Pasteurs les repères à prendre en compte ; je les cite de mémoire, sachant qu’ils se trouvent dans les paragraphes 298 à 300. Les personnes ont consolidé leur nouvelle union dans le temps, elles ont pu avoir de nouveaux enfants, leur fidélité est éprouvée, elles vivent un vrai don d’elles-mêmes ; un retour en arrière est impossible ; il y a un vrai repentir de ce dont on a pu être responsable ; il faut un comportement juste avec les enfants à qui l’on dit du bien de l’ancien conjoint ; il y a eu des tentatives de réconciliation ; on prend en compte la situation du partenaire abandonné ; on est humble et discret , en recherche sincère de la volonté de Dieu…

 

Le pape nous met en demeure de pratiquer un véritable pastorat de charité dans la vérité.

Avec les prêtres et les diacres nous en reparlerons.

 

                                                                                                                                                                                                                             +  François Garnier

Archevêque de Cambrai

                              

 


[1] Disponible au service des vocations – Cf. Père François Triquet ( 06.14.12.35.71 

e-mail abbeft@gmail.com

 

 

Article publié par Cathocambrai • Publié le Vendredi 25 novembre 2016 • 1660 visites

keyboard_arrow_up