Vive le Roi !

Édito du 4 juin 2015

Vive le Roi !

Le Christ, roi de l’univers !

 

N’ayez pas d’inquiétude !

Je ne parle pas de n’importe quel roi, mais du Christ-Roi !

Je ne parle pas de n’importe quelle année, mais de l’année liturgique. Celle des Chrétiens qui recommence avec le premier dimanche de l’Avent.

 

Quel roi étrange…

Sa couronne est d’épines et son sceptre un roseau.

Son vêtement dérisoire est un déguisement de caserne. Les sujets se moquent de lui.

Il n’est pas assis sur un trône. Ni debout sur ses pieds.

Cloué sur une croix de criminel. Sous la pancarte qui fait sourire : « Jésus de Nazareth, roi des juifs ».

 

Il n’y a plus que Marie, quelques femmes et ce « disciple qu’il aimait ». Sans oublier le condamné à mort, près de lui : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu seras dans ton Royaume ! » (Lc 23, 42).

 

Roi      de ceux et celles qui font passer la vie des autres avant la leur.

 

Roi      de ceux et celles qui restent libres devant tous les pouvoirs pour dire le prix infini – aux yeux d’un Père comme celui-là – de toute vie. De la plus embryonnaire et fragile à la plus vieille, improductive. De la plus innocente à la plus criminelle. De la plus saine à la plus handicapée. De la plus sainte à la plus pécheresse.

 

Roi      de ceux et celles qui ne craignent pas de se risquer pour le pauvre, le marginal, l’étranger, le prisonnier.

 

Roi      de ceux et celles qui refusent l’horrible règle du coup pour coup, œil pour œil, dent pour dent.

 

Roi      de ceux et celles qui puisent en Dieu la force folle de pardonner toujours et quand même ceux dont le péché est rouge comme l’écarlate.

 

Roi      de ceux et celles qui se mettent à genoux pour laver les pieds des traîtres et renégats.

 

Roi      de ceux et celles qui ne profitent pas de l’ivresse du moment pour donner du mauvais vin.

 

Roi      de ceux et celles qui se partagent comme un bon pain.

 

Roi      des déjà ressuscités qui manquent à notre histoire et dont le monde a tant besoin.

 

Chaque année, à ce mystérieux point de passage entre l’accomplissement et la nouvelle attente, à ce basculement de l’année liturgique où Dieu recommence avec nous l’aventure sans désespérer de nous rendre plus saints, l’Église le proclame Roi de l’Univers.

 

Dans la conviction forte qu’en lui est la Voie, la Vérité et la Vie.

 

Vive le Roi… de Cœur !

 

 

+ François Garnier

Archevêque de Cambrai

 

 

 

 

Article publié par Cathocambrai • Publié le Dimanche 14 juin 2015 • 2313 visites

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